Archives and ethnography/Archives et ethnographie

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En raison des circonstances sanitaires, cette présentation aura lieu via la plateforme virtuelle Teams.    

Présentation : De quelle manière le champ des Digital Ethnography, de l’ethnographie telle qu’intriquée avec les pratiques numériques et virtuelles, rencontre-t-il celui des archives ? Mais encore, quels usages et quelles pratiques contemporaines des archives les rattachent à l’univers des Digital ethnography ? Cette séance explorera ces questions en mettant en dialogue une archiviste et une ethnographe qui nous présenteront leurs approches et leurs pratiques contextualisées des archives. 

  

Intervenante : Véronique Ginouvès (CNRS/Phonothèque de la MMSH)

Titre : L’ethnologue et ses archives sonores. Enjeux éthiques et patrimoniaux

Résumé :

À partir d'une archive sonore ethnographique déposée à la phonothèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme à Aix-en-Provence, la chaîne archivistique sera déroulée de façon concrète : comment a-t-elle été documentée et en particulier comment les archivistes ont pu contextualiser la méthodologie du chercheur déposant ? Quelles sont les questions juridiques et éthiques qui se sont posées pour sa diffusion et sa dissémination ? De quelle façon cette archive est-elle conservée ? 

Cette présentation sera l'occasion de présenter les différents outils numériques mis en oeuvre pour le traitement des données sonores, qu'il s'agisse de la base de donnée Ganoub où les archives sont décrites ou encore les outils collaboratifs comme la plateforme Transcrire ou Les carnets de recherche de la phonothèque ou encore des catalogues qui moissonnent les données sonores [par exemple, https://isidore.science]. L'objectif de cette présentation est également d'échanger et de réfléchir aux enjeux du traitement archivistique et des réusages possibles des archives sonores de la recherche par tous les types de public.

Bio :

Véronique Ginouvès est archiviste au sein de la phonothèque d'Aix-en-Provence, à la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH Aix-Marseille Université / CNRS) et anime un carnet de recherche autour des questions de collectes et d'archivage des données de terrain : https://phonotheque.hypotheses.org. Elle a co-dirigé un ouvrage collectif en 2017 sur La diffusion numérique des données en SHS. Guide de bonnes pratiques éthiques et juridiques et co-anime un carnet de recherche sur ces questions : https://ethiquedroit.hypotheses.org

 

 

Intervenante : Alice Aterianus (Marie Curie/Université de Genève-Université du Cap)

Titre : Mémoires, politique et transtemporalités créatrices dans les Afriques contemporaines. Retour sur des ethnographies d'archives informelles (Gabon / Afrique du Sud)

Résumé :

Cette présentation mettra en regard plusieurs ethnographies que j’ai menées à propos d’artistes ou d’activistes qui collectent, produisent ou réinvestissent des archives informelles, et qui les mobilisent dans le cadre de performances artistiques. Dans un premier temps, à partir d’une recherche de plusieurs années dans le monde du rap au Gabon, je décrirai comment les beatmakers gabonais font usage du sampling comme geste créatif entrelaçant la resignification de sons du passé et l’archivage du présent, et en quoi ils contribuent par ce biais à subvertir un régime « chronophage » et amnésique (Mbembé, 2002). Puis je reviendrai sur une étude collaborative réalisée auprès du projet Chimurenga, une plateforme multidimensionnelle située à Cape Town (Afrique du Sud), qui combine une radio, un journal, un espace d’édition et d’exposition. Au fil de ses activités, Chimurenga a collecté un ensemble de matériaux à propos des festivals culturels panafricains tenus entre 1966 et 1977 sur le continent africain, qu’ils utilisent dans des performances en Afrique du Sud et dans le reste du monde, pour ramener à la mémoire les luttes de libération panafricaine et les combats indépendantistes. 


Ces deux exemples permettront de mettre en exergue les dimensions politiques et mémorielles de ces performances élaborées à partir de matériaux du passé, en les considérant dans le contexte spécifique des villes et des États où elles se déploient. Sur un plan épistémologique, ils constitueront une entrée empirique pour discuter de l’extension du concept d’archives en cours depuis plusieurs années au travers de l’étude des rencontres entre art et archives (Hamilton et al. 2002 ; Foster 2004 ; Aterianus-Owanga et Gréani 2016). 

Bio :

Alice Aterianus-Owanga est anthropologue, actuellement boursière Marie Skłodowska-Curie à l'Université de Genève et à l'Université du Cap (Afrique du Sud). Spécialiste de l’anthropologie des musiques et des danses en Afrique, elle a travaillé durant sa thèse sur les rapports entre musiques urbaines, politique et identité au Gabon, avant de développer une autre recherche autour des circulations des danses sénégalaises entre l'Europe (France et Suisse) et le Sénégal, pour le fonds national de la recherche suisse (entre 2017 et 2021). Parmi ses publications, elle a notamment coordonné avec Nora Gréani un numéro de Gradhiva consacré aux arts de l’archive (« ARTchives », 2016), ainsi qu’un ouvrage collectif avec Jorge P. Santiago sur les rapports entre musiques, mémoire et archives (« Aux sons des mémoires. Musiques, archives et terrain dans les sciences sociales », PUL, 2016).

  • Quand ?

Vendredi  26 mars 2021 de 14h00 à 16h00

 

Conférence accessible via la plateforme virtuelle Teams - Inscription : lamc@ulb.be